8ème jour de la Neuvaine pour les âmes du Purgatoire
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LA COMMUNION DES SAINTS
Quelle vérité magnifique et consolante que celle de la communion des saints ! Quel superbe tableau que celui où nous voyons le monde qui combat présenter une main secourable au monde qui souffre, et saisir de l'autre celle du monde qui triomphe. Je crois la sainte Église une, ici-bas, au purgatoire, au ciel.
Or, si un membre souffre, tous les autres ne doivent-ils pas venir à son aide ? Oui, nous le devons à Dieu, qui aime les âmes du purgatoire comme ses épouses bien-aimées. Il désire vivement leur ouvrir les portes du ciel, mais la justice s'y oppose. Il se tourne vers nous, et nous supplie de satisfaire pour elles. Nous le devons à ces pauvres exilées. Souvent, c'est un devoir de justice qui nous est imposé, mais il y aura toujours la raison de charité, la raison de la compassion que nous nous devons les uns aux autres.
Il y a dans le purgatoire des âmes délaissées, des âmes abandonnées de leurs parents, de leurs amis, et auxquelles personne ne pense. Oui, quelque part qu'elles regardent, elles ne rencontrent partout que l'oubli, le délaissement ! L'oubli sur toute leur vie qu'aucune parole ne rappelle plus ; l'oubli sur leur nom que personne déjà ne prononce plus ; l'oubli sur leur tombeau, qui ne reçoit ni visite, ni prières ; l'oubli sur leur mort, qu'on ne pleure plus, et sur leurs souffrances d'outre-tombe, que personne ne cherche à tempérer ; l'oubli partout et toujours. Que cet isolement doit ajouter à leurs peines ! Elles peuvent s'approprier les paroles du Prophète : Je suis devenu comme un vase brisé (Ps. 30) qu'on laisse de côté et auquel personne ne pense plus.
PRATIQUE : Le Trentain Grégorien. -
Un jour que saint Grégoire le Grand, dans son ardente charité pour les Âmes du Purgatoire, se lamentait de ce qu'après sa mort il ne pourrait plus rien faire pour elles, il eut cette réponse du Christ : « Mon ami, je veux bien, à cause de toi, accorder un privilège, qui sera unique : c'est que toute Âme du Purgatoire, pour laquelle seront offertes trente messes en ton honneur et sans interruption, sera immédiatement délivrée, quelle que soit sa dette envers moi ».
Ce privilège, confirmé du reste par les faits, a donné naissance à la pratique du trentain grégorien, consistant dans une série de trente messes, dites trente jours consécutifs pour une âme du purgatoire, qu'on aura eu soin de spécifier : tel parent, tel ami, l'âme la plus souffrante, la plus délaissée...
Cette pratique a été encouragée et approuvée par l’Église. « La confiance des fidèles, dit une réponse de la S. C. des Indulgences datant de 1884, regardant la célébration des trente messes en vertu du bon plaisir et de l'acceptation de la divine miséricorde, pour délivrer une âme du purgatoire, est pieuse, approuvée et fondée en raison ».
Pour hâter la délivrance de ses chers enfants du pur et saint royaume de la souffrance, Dieu, par le trentain, met entre nos mains un moyen d'une souveraine efficacité et nous invite à en user. Faisant écho à cette exquise bonté de Père, quand nous pleurons un être cher, ayons à cœur, pour le secourir, de recourir à cette pieuse et si efficace pratique.